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Le cercle des poètes disparus !


Gally de Valence

#21
Gally de Valence , 02 Fév 2014 à 21:51
Et la version complète (qui est donc un hommage à Lincoln):


Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre voyage effroyable est terminé
Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.

Mais ô cÅ“ur ! cÅ“ur ! cÅ“ur !
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie.


Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Lève-toi pour écouter les cloches.
Lève-toi: pour toi le drapeau est hissé, pour toi le clairon trille,
Pour toi les bouquets et guirlandes enrubannées, pour toi les rives noires de monde,
Elle appelle vers toi, la masse ondulante, leurs visages passionnés se tournent:

Ici, Capitaine ! Cher père !
Ce bras passé sous ta tête,
C'est un rêve que sur le pont
Tu es étendu, froid et sans vie.


Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles;
Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté.
Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu.
De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée.

Ô rives, exultez, et sonnez, ô cloches !
Mais moi d'un pas lugubre,
J'arpente le pont où gît mon capitaine,
Étendu, froid et sans vie.

Walt Whitman

Luke de Orleans

#22
Luke de Orleans , 03 Fév 2014 à 20:43
Bon il faut que je m'y colle
denier arrivé c'est le protocole
en guise de bizutage
je m'en vais taguer la page
juste quelques mots
pour dire coucou amigo
je suis le petit nouveau
de ce forum rigolo
et si par mes rêves et pensées
j'arrives à vous faire vous évader
vers vos plus beaux voyages
c'est que ce moment est un partage

Bonne soirée à tous

Ginkgo de Nimes

#23
Ginkgo de Nimes , 03 Fév 2014 à 20:52
Entrée fracassante et poétique
D'un jeune monsieur sympathique
Nous avons besoin de beaux esprits
Et chaque jour le soleil je prie !


La-Klahss de Valence

#24
La-Klahss de Valence , 03 Fév 2014 à 23:45
Il m'a fallu beaucoup de temps
Pour comprendre le fonctionnement
Et bien que n'étant pas très blonde
De peu d'idées en vrai, j'abonde.

Alors je vais donc essayer
Avec vous de rivaliser,
Emplissant ma page de l'espoir
De ne jamais vous décevoir.

Ginkgo de Nimes

#25
Ginkgo de Nimes , 04 Fév 2014 à 07:10
Ho ho, ho qu'il est beau, qu'il est beau, qu'il est beau, qu'il est beau le lavabo
Lavabo qu'il est beau, il est beau le lavabo
La bobo le lavabo, il est beau, il est beau
La bobo le lavabo, qu'il est beau, qu'il est beau le lavabo, qu'il est beau le lavabo
Ho

Ho qu'il est beau, qu'il est beau, qu'il est beau le lavabo
Lavabo qu'il est beau, il est beau le lavabo
Lavabo qu'il est beau, il est beau le lavabo
La bobo le lavabo, la bobo le lavabo, qu'il est beau

Luke de Orleans

#27
Luke de Orleans , 06 Fév 2014 à 20:17
Prends ma main mon ami(e)
Viens me rejoindre sur mon nuage
Et apprécier avec moi la vie
Viens je te promets d’être sage

Je t’emmènerai traverser les arcs en ciel
Pour te prouver que la vie est belle
Que les rêves sont éternels
Et que les bons amis restent fidèles

Prends la main de tes amis
Qu’ils nous accompagnent dans les nuages
Il y a de la place pour eux aussi
Et faisons en un moment de partage

Tous ensembles nous irons au soleil
Sur une ile croire à monts et merveilles
Que demain sera mieux que la veille
Que rien ne sera plus jamais pareil

Alors qu’ils prennent la main de leurs amis
Pour faire de ce monde un endroit de partage
Que pour tous de notre vie
Nous chassions les nuages

Ginkgo de Nimes

#28
Ginkgo de Nimes , 13 Fév 2014 à 22:21
Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son cÅ“ur à tout moment ;

Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,
Et dans cette clarté respirer librement
Ainsi respirait Lina et chantait son amant.

Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
C'est vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.

Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.



Alfred de Musset.

Corenzo de Toulouse

#29
Corenzo de Toulouse , 13 Fév 2014 à 22:39
Un texte de Pablo Neruda dont les deux derniers vers me transportent toujours...

Ton jouet quotidien c'est la clarté du monde.
Visiteuse subtile, venue sur l'eau et sur la fleur.
Tu passas la blancheur de ce petit visage que je serre
entre mes mains, comme une grappe, chaque jour.

Et depuis mon amour tu es sans ressemblance.
Laisse-moi t'allonger sur des guirlandes jaunes.
Qui a écrit ton nom en lettres de fumée au coeur des étoiles du sud?
Ah! laisse-moi te rappeler celle que tu étais alors, quand tu n'existais pas encore.

Mais un vent soudain hurle et frappe à ma fenêtre.
Le ciel est un filet rempli d'obscurs poissons.
Ici viennent frapper tous les vents, ici, tous.
La pluie se déshabille.

Les oiseaux passent en fuyant.
Le vent. Le vent.
Je ne peux que lutter contre la force humaine.
Et la tempête a fait un tas des feuilles sombres
et détaché toutes les barques qu'hier soir amarra dans le ciel.

Mais toi tu es ici. Mais toi tu ne fuis pas.
Toi tu me répondras jusqu'à l'ultime cri.
Blottis-toi près de moi comme si tu craignais.
Mais parfois dans tes yeux passait une ombre étrange.

Maintenant, maintenant aussi, mon petit, tu m'apportes des chèvrefeuilles,
ils parfument jusqu'à tes seins.
Quand le vent triste court en tuant des papillons
moi je t'aime et ma joie mord ta bouche de prune.

Qu'il t'en aura coûté de t'habituer à moi,
à mon âme seule et sauvage, à mon nom qui les fait tous fuir.
Tant de fois, nous baisant les yeux, nous avons vu brûler l'étoile,
et se détordre sur nos têtes les éventails tournants des crépuscules.

Mes mots pleuvaient sur toi ainsi que des caresses.
Depuis longtemps j'aimai ton corps de nacre et de soleil.
L'univers est à toi, voilà ce que je crois.
Je t'apporterai des montagnes la joie en fleur des copihués
avec des noisettes noires, des paniers de baisers sylvestres.

Je veux faire de toi
ce que fait le printemps avec les cerisiers.

Corenzo de Toulouse

#30
Corenzo de Toulouse , 13 Fév 2014 à 22:42
Et puis un autre, plus court, mais qui m'est tout aussi cher, de Yeats :

Si les cieux avaient brodé sur ma cape
L'or du soleil, l'argent de la lune
Noire, obscure, sombre cape
De nuit, de lune, de quart de lune
J'aurais répandu cette cape à tes pieds
Mais (tant je suis pauvre) je n'ai que mes rêves
J'ai répandu mes rêves à tes pieds
Marche légèrement : tu marches sur mes rêves.

Ginkgo de Nimes

#31
Ginkgo de Nimes , 13 Fév 2014 à 22:42
"Je veux faire de toi
ce que fait le printemps avec les cerisiers."

Corenzo de Toulouse

#33
Corenzo de Toulouse , 13 Fév 2014 à 22:50
J'ai lu pas mal de poèmes de Neruda et effectivement ces paroles sont magnifiques.
Neruda est un poète très beau à lire et le film "Il postino/Le facteur", qui relate un épisode de sa vie, est d'une très grande poésie.

Gally de Valence

#34
Gally de Valence , 14 Fév 2014 à 13:11
Voilà, celui-là parce que c'est exactement la conception que j'ai de l'amour...

Je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre :
La gueuse, de mon âme, emprunte tout son lustre ;
Invisible aux regards de l'univers moqueur,
Sa beauté ne fleurit que dans mon triste coeur.

Pour avoir des souliers elle a vendu son âme.
Mais le bon Dieu rirait si, près de cette infâme,
Je tranchais du Tartufe et singeais la hauteur,
Moi qui vends ma pensée et qui veux être auteur.

Vice beaucoup plus grave, elle porte perruque.
Tous ses beaux cheveux noirs ont fui sa blanche nuque ;
Ce qui n'empêche pas les baisers amoureux.
De pleuvoir sur son front plus pelé qu'un lépreux.

Elle louche, et l'effet de ce regard étrange
Qu'ombragent des cils noirs plus longs que ceux d'un ange,
Est tel que tous les yeux pour qui l'on s'est damné
Ne valent pas pour moi son oeil juif et cerné.

Elle n'a que vingt ans ; - la gorge déjà basse
Pend de chaque côté comme une calebasse,
Et pourtant, me traînant chaque nuit sur son corps,
Ainsi qu'un nouveau-né, je la tette et la mords,

Et bien qu'elle n'ait pas souvent même une obole
Pour se frotter la chair et pour s'oindre l'épaule,
Je la lèche en silence avec plus de ferveur
Que Madeleine en feu les deux pieds du Sauveur.

La pauvre créature, au plaisir essoufflée,
A de rauques hoquets la poitrine gonflée,
Et je devine au bruit de son souffle brutal
Qu'elle a souvent mordu le pain de l'hôpital.

Ses grands yeux inquiets, durant la nuit cruelle,
Croient voir deux autres yeux au fond de la ruelle,
Car, ayant trop ouvert son coeur à tous venants,
Elle a peur sans lumière et croit aux revenants.

Ce qui fait que de suif elle use plus de livres
Qu'un vieux savant couché jour et nuit sur ses livres,
Et redoute bien moins la faim et ses tourments
Que l'apparition de ses défunts amants.

Si vous la rencontrez, bizarrement parée,
Se faufilant, au coin d'une rue égarée,
Et la tête et l'oeil bas comme un pigeon blessé,
Traînant dans les ruisseaux un talon déchaussé,

Messieurs, ne crachez pas de jurons ni d'ordure
Au visage fardé de cette pauvre impure
Que déesse Famine a par un soir d'hiver,
Contrainte à relever ses jupons en plein air.

Cette bohème-là, c'est mon tout, ma richesse,
Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse,
Celle qui m'a bercé sur son giron vainqueur,
Et qui dans ses deux mains a réchauffé mon cÅ“ur.

Charles Baudelaire, évidemment...

Corenzo de Toulouse

#35
Corenzo de Toulouse , 14 Fév 2014 à 13:33
J'adore Baudelaire, souvenir du BAC de Français où j'avais dû disserter sur "Les Chats" à l'oral.

Mon poème préféré est sans doute celui-ci dont le rythme me charme, avec ce si beau refrain, "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté."


L'invitation au voyage

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
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Anylys de Charleroi

#36
Anylys de Charleroi , 14 Fév 2014 à 13:45
Waaahhhhh !!! Super

in_the_moon de Valence

#37
in_the_moon de Valence , 14 Fév 2014 à 14:34
Une magnifique déclaration d'Amour :

"Nous dormirons ensemble.
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble

C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble

Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble".

Louis Aragon.


La-Klahss de Valence

#38
La-Klahss de Valence , 14 Fév 2014 à 21:35
A tous ceux qui, plein d'amour, vivent dans le "Péché" Une tendre mélodie du Grand Georges

Ma mi’, de grâce, ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche,
Tant d’amoureux l’ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège…

J’ai l’honneur de
Ne pas te demander
ta main,
Ne gravons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.
Laissons le champ libre à l’oiseau,
Nous serons tous les deux prisonniers
sur parole,
Au diable les maîtresses queux
Qui attachent les coeurs aux queu’s
Des casseroles !

Vénus se fait vieille souvent,
Elle perd son latin devant
La lèche-frite…
A aucun prix, moi, je ne veux
Effeuiller dans le pot-au-feu
La marguerite.

On leur ôte bien des attraits,
En dévoilant trop les secrets
De Mélusine.
L’encre des billets doux pâlit
Vite entre les feuillets des livres
de cuisine.

Il peut sembler de tout repos
De mettre à l’ombre, au fond d’un pot
De confiture,
La joli’ pomme défendu’,
Mais elle est cuite, elle a perdu
Son goût “natureâ€.

De servante n’ai pas besoin
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense…
Qu’en éternelle fiancée,
A la dame de mes pensée’
Toujours je pense…

Corenzo de Toulouse

#39
Corenzo de Toulouse , 15 Fév 2014 à 02:02
J'adore cette chanson de Brassens, ainsi que celle-ci :

Les passantes

Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connait à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulu rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

Ginkgo de Nimes

#41
Ginkgo de Nimes , 15 Fév 2014 à 10:11
Poème d'Antoine Pol repris et arrangé en chanson par Brassens ! Je l'adore aussi ! []

Corenzo de Toulouse

#42
Corenzo de Toulouse , 16 Fév 2014 à 05:06
Un extrait d'u poème de Louis Aragon.

Les yeux d'Elsa

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

Ginkgo de Nimes

#43
Ginkgo de Nimes , 16 Fév 2014 à 22:22
"Je crois que mon père et ma mère étaient fort amoureux l'un de l'autre. Elle pleurait toujours quand il partait vendre ses frigidaires. Elle avait seize ans quand il l'avait épousée; elle n'avait pas trente ans quand elle mourut. Le jour de sa mort, papa, en l'appelant par son nom, déchira ses vêtements et s'enfuit tout nu dans la cour. "

Truman Capote

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