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56 messages

Le cercle des poètes disparus !


Ginkgo de Nimes

#44
Ginkgo de Nimes , 20 Fév 2014 à 13:06
"Je suis un sous-doué du deuil. La peau à l'intérieur de mon cerveau est constellée de bleus qui ne s'effacent jamais."

Extrait de "Le plus petit baiser jamais recensé" de Mathias Malzieu

Corenzo de Toulouse

#45
Corenzo de Toulouse , 20 Fév 2014 à 15:16
Un poème de Baudelaire appris en CM2 et dont je me souviens encore par coeur. Par sûr qu'à l'époque, j'en ai saisi toute la portée...

L'albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Corenzo de Toulouse

#46
Corenzo de Toulouse , 22 Fév 2014 à 05:40
En écho à la discussion sur l'amour...

Il n'y a pas d'amour heureux.

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous les deux

Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)

biloba de Nimes

#48
biloba de Nimes , 08 Mar 2014 à 06:41
Mon cœur tente de manger les minutes

La mélancolie remporte alors la lutte

Tu n'es pas là et tout mon être se morfond

Pour une seconde près de toi oh quel bond !



Je compte le temps, ce scélérat qui sépare

Les amoureux des jardins publics, des gares.

Oh je voudrais que mon corps du tien hérite...

Et que notre amour sans abri vite s'abrite !



Servir de cible à Cupidon et ses flèches

Qui me traversent l'âme en fière calèche

Assurément est le plus grand des bonheurs

Je ne peux hélas m'empêcher de lire l'heure



Enfin Dame Raison vient sonner à ma porte

À la patience et la sérénité elle m'exhorte,

Montrant du doigt tous les malheureux gens

Qui de la plus belle ne sont pas l'amant...



Il faut sans cesse que j'en veuille davantage

Que du temps je lui reproche ses outrages !

Qui suis-je pour calomnier cette lenteur...

Quand il faut simplement remercier ton cœur !


Biloba

La-Klahss de Valence

#49
La-Klahss de Valence , 08 Mar 2014 à 23:58
Un poème de Prevert, comme écrit pour moi :

Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j’ai envie de rire
Oui je ris aux éclats
J’aime celui qui m’aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n’est pas le même
Que j’aime chaque fois
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moi

Je suis faite pour plaire
Et n’y puis rien changer
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux trop cernés
Et puis après
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Ce qui m’est arrivé
Oui j’ai aimé quelqu’un
Oui quelqu’un m’a aimée
Comme les enfants qui s’aiment
Simplement savent aimer
Aimer aimer…
Pourquoi me questionner
Je suis là pour vous plaire
Et n’y puis rien changer.

A bon entendeur, ou plutôt lecteur

Corenzo de Toulouse

#51
Corenzo de Toulouse , 09 Mar 2014 à 07:33
Très joli ce poème de Prévert ; je l'ai toujours beaucoup aimé.

Toujours de Prévert ;
Paris, at Night
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.

Gally de Valence

#52
Gally de Valence , 09 Mar 2014 à 11:23
Tiens ce matin j'ai envie de partager ce petit bijou d'un merveilleux poète disparu:

Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile.

M. Brel

Corenzo de Toulouse

#53
Corenzo de Toulouse , 10 Mar 2014 à 05:28
Gally, La Quête est ma chanson préférée de Brel. Elle me touche beaucoup et me parle également beaucoup.

Souvenir du BAC de Français, ce poème de Baudelaire :

L'homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

Tashi de Niort

#55
Tashi de Niort , 11 Mar 2014 à 12:33
J’ai toujours ton coeur avec moi
(I Carry Your Heart With Me, 1958)

J’ai toujours ton coeur avec moi
Je le garde dans mon coeur
Sans lui jamais je ne suis
Là ou je vais, tu vas…
Et tout ce que je fais par moi-même est ton fait…
Je ne crains pas le destin
Car tu es à jamais le mien
Je ne veux pas d’autre monde, car
Tu es mon monde, mon vrai…
Tu es tout ce que la lune a toujours voulu dire
Et tout ce que le soleil chantera
C’est le secret profond que nul ne connaît
C’est la racine de la racine
Le bourgeon du bourgeon
Et le ciel du ciel d’un arbre appelé vie
Qui croît plus haut que l’âme ne saurait l’espérer
Ou l’esprit le cacher…
C’est la merveille qui maintient les étoiles éparses.
Je garde ton coeur
Je l’ai dans mon coeur.
***
E.E. Cummings (1894-1962)

[] 11 mars 2014

Luke de Orleans

#56
Luke de Orleans , 11 Mar 2014 à 18:59
Le temps qui passe jamais ne me lasse
Toutes ces années coriaces me laissent de glace
Les moments passés entre amis
Chasse les doutes et l’ennui

Le temps d’une pause, d’une remise en cause
Je laisse les choses, les pensées moroses
Se perdre dans un profond oubli
Sur les livres qui n’ont pas d’écrit

Alors hagard j’avance dans le noir
A la recherche d’un espoir
Et pour finalement ne voir dans ses yeux
Que le reflet trop brillant et lumineux
De mes propres incertitudes,
Dont je suis en servitude

De Jedi

Gally de Valence

#57
Gally de Valence , 13 Mar 2014 à 18:17
Un petit souvenir d'école, où on nous apprenait discrètement à ne pas être que des moutons...

Le cancre

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.

Jacques Prévert.

Gally de Valence

#59
Gally de Valence , 21 Mar 2014 à 22:10
Un petit cadeau, Desiderata de Max Ehrmann:

Reste calme au milieu du bruit et de l’impatience et souviens-toi de la paix qui découle du silence. Autant que tu le peux, mais sans te renier, sois en bons termes avec tout le monde. Dis ce que tu penses, clairement, simplement; et écoute les autres, même les sots et les ignorants; eux aussi ont quelque chose à dire.

Evite les gens grossiers et violents ils ne sont que tourments pour l’esprit. Si tu te compares aux autres, tu risques de devenir vaniteux ou amer, il y aura toujours quelqu’un de plus grand ou de plus petit que toi.

Sois fier de ce que tu as fait et de ce que tu veux faire. Aime ton métier, même s’il est humble; c’est un bien précieux en notre époque trouble. Sois prudent dans tes affaires, car on pourrait te jouer de vilains tours. Mais que ceci ne te rende pas aveugle à ce qu’il y a de beau; bien des gens luttent pour un idéal et, partout sur la Terre, on fait preuve de courage.

Sois toi-même, surtout dans tes affections. Fuis par-dessus tout le cynisme en amour, car il persiste même après avoir desséché ton cÅ“ur et désenchanté ton âme.

Permets-toi de t’enrichir de l’expérience des ans, te défaisant progressivement de tes puérilités. Affermis-toi pour faire face aux malheurs de la vie.

Mais ne te détruis pas par une imagination maladive; bien des peurs prennent naissance dans la fatigue et la solitude. Malgré la saine discipline qui s’impose, sois bon envers toi-même.

Tu es un enfant de l’univers, tout comme les arbres et les étoiles: tu as le droit d’être ici. Et même si cela n’est pas clair en toi, sois assuré que tout se passe dans l’univers selon ses règles propres. Par conséquent, sois en paix avec ton Dieu, quelle que soit en toi son image. Et par-delà tes peines et tes aspirations, au milieu de la confusion de la vie, sois en paix avec ton âme.

Dis-toi qu’en dépit de ses faussetés, de ses ingratitudes, de ses rêves brisés, le monde est tout de même merveilleux.

Répands la bonne humeur. Et tâche d’être heureux.

Gally de Valence

#60
Gally de Valence , 23 Mar 2014 à 22:24
Ce soir je fais une petite dédicace à notre Capitaine amoureux et à sa douce:

«J’ai voulu dire quelque chose qui emplissait ma bouche
Et languissait de s'étendre au creux de ton oreille.
Je n’ose l’écrire de peur que cela ne devienne des mots, juste des mots.»

Mais de qui est-ce donc ?

biloba de Nimes

#61
biloba de Nimes , 23 Mar 2014 à 23:44
Poème de Viggo Mortensen, merci j'apprécie !

Gally de Valence

#62
Gally de Valence , 24 Mar 2014 à 12:35

Gally de Valence

#63
Gally de Valence , 02 Avr 2014 à 22:02
Love after love

Le temps viendra
quand, avec exaltation,
tu salueras ton arrivée
à ta propre porte, dans ton propre miroir,

et chacun sourira devant l'accueil de l'autre,
et dira : assieds-toi là. Manges;
tu aimeras à nouveau l'étranger qu'était ton être.
Offres du vin. Offres du pain. Rends ton cœur
à lui-même, à l'étranger qui t'a aimé

toute ta vie, que tu as ignoré,
pour un autre, qui te connaît par cÅ“ur.
Descends les lettres d'amour de l'étagère,

les photographies, les notes désespérées,
détaches ta propre image du miroir.
Assieds-toi. Régales-toi de ta vie.

Derek Walcott

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