Séjour dans les monts Fuchun
1 janvier 2020 / 2h 30min / Romance, Drame
De Gu Xiaogang
Avec Qian Youfa, Wang Fengjuan, Sun Zhangjian
Nationalité chinois
Synopsis et détails
Le destin d’une famille s’écoule au rythme de la nature, du cycle des saisons et de la vie d’un fleuve.
Petite note perso:
Attention! Le film est long (2h30), lent, et en VO
Pour vous faire une idée je vous ai mis ci dessous la critique d'un spectateur piochée sur Allo Ciné. Les gens qui aiment les films lents et intimistes vont sans doute aimer, mais certains spectateurs ont trouvé le film très long et soporifique A vous de voir, moi je tente!
Attention, ce film est une lente chronique familiale de 2h30 : si vous êtes à la recherche d'intrigue, de suspense, de coups de théâtre, passez votre chemin... Dès lors qu'on accepte la règle du jeu, il faut reconnaître que ce premier film d'un cinéaste d'à peine 30 ans est d'une grande maîtrise. Il faut quelques minutes pour se faire au rythme particulièrement doux de cette pérégrination parmi quatre cellules familiales unies par une même fratrie. Le spectateur n'y prendra sans doute véritablement plaisir que sur la base d'une solide curiosité pour la Chine contemporaine. Et de ce point de vue, ces deux heures trente sont très précieuses : on les passe littéralement en Chine, dans le quotidien d'une classe moyenne aux destins très variés, au contact de leurs usages et de leurs traditions. Une curieuse Chine d'ailleurs, qu'on ne voit jamais au cinéma : propre, bien entretenue, moderne, là où Bi Gan, Jia Zhangke et les autres se concentrent plutôt sur les bas-fonds crasseux. À ce parti-pris quasiment documentaire se greffent des effets de mise en scène d'une grande virtuosité, fondés pour beaucoup sur de lents panoramiques ou travellings suivant les personnages pour s'échapper ensuite vers le paysage. Jamais je n'avais vu un film chinois faire aussi explicitement référence à la peinture traditionnelle d'extrême-orient. Plus concrètement, le récit nous dépeint le sort de quatre frères et de leurs familles. Le plus âgé est un restaurateur au tempérament bien trempé, le deuxième un pécheur vivant sur une barque avec sa femme et son grand dadais de fils, le troisième est un joueur invétéré endetté jusqu'au cou qui élève seul son fils trisomique et le dernier est un crétin fini de 37 ans. Tous parlent d'argent continuellement, ce qui fait parfois un peu froid dans le dos. Mais leur autre souci est de s'occuper de leur très vieille mère. On passe de l'un à l'autre librement, sans aucun effet de continuité, et peu à peu se construit un récit vaporeux qu'on regrette de devoir quitter quand le générique apparaît. J'étais fort dubitatif en lisant dans la presse qu'on attendait le second épisode une fois celui-ci terminé, mais, pour ceux qui se sont engagés dans cette douce pérégrination, c'est bien l'effet produit.