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Aux enfants

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Pheel de Grenoble

#1
Pheel de Grenoble , 07 Mai 2016 à 23:53
MARIE DESPLECHIN - Aux enfants

Chers amis de sept à dix-sept ans, chers amis,

Ce discours s'adresse aux enfants et aux adolescents, à eux d'abord, et même à eux seulement. Après tout, la plupart des gens qui prennent les décisions aujourd'hui seront morts ou dans un sale état quand les conséquences du changement climatique se feront sentir. Je veux dire : quand ça va chauffer pour de bon.

Les vieux ont fait de bonnes choses, l'imprimerie, les droits de l'homme, le vélo, les vaccins, le cinéma, la contraception, l'Internet. Bravo, très bien. Mais compte tenu de l'état dans lequel ils vont laisser la planète en partant, ils devraient évaluer courageusement ce qu'ils ont fait, pas fait, et ce qu'ils ont laissé faire. Ils devraient faire preuve d'un peu de modestie. Parce que franchement, il n'y a pas de quoi se vanter. Personnellement, je ne serais pas choquée qu'on accorde demain le droit de vote à des enfants de sept ans. Ce sont eux qui vont boire la tasse.

Les goûts d'un enfant de sept ans sont simples et peu coûteux : dormir dans une cabane, jouer avec un chien, se faire de nouveaux amis pour jouer au ballon. Cet enfant n'a aucun besoin de posséder un sac à trois mille euros, un palace illuminé la nuit, trois voitures, un avion, il n'a pas spécialement envie de partir en vacances en Thaïlande tous les quatre matins, de tuer un lion ou de gagner cent mille dollars par jour. Parlez-lui plutôt d'un bon pique-nique au bord d'une petite rivière, apportez la salade de pommes de terre, et vous verrez qui a raison.

C'est la première chose que je voudrais dire : vous allez grandir, mais n'oubliez jamais la personne que vous avez été à sept ans. N'oubliez ni les amis, ni le chien, ni le pique-nique au bord de la rivière (et la salade de pommes de terre). La vie ne pourra pas vous apporter grand-chose de mieux. À mon âge, j'ai fait le tour de la question. Tout ce qu'on peut accumuler de richesse dans son existence ne sert pour finir qu'à ça : à partager un bon pique-nique avec des amis et un chien au bord de l'eau.

Maintenant, je vais vous parler de l'état de la planète, puisque c'est quand même le but de ce discours. Je suppose que vous avez tous une petite idée de ce à quoi ressemble la Terre : un gros caillou rond tiédi parle Soleil, recouvert d'une fine couche de terre et d'une vaste nappe d'eau salée, entouré d'une mince couche de ciel. Vous partagez cette petite planète délicate avec des animaux, des plantes et une quantité d'autres êtres humains (mais beaucoup moins que de lombrics, je le précise, parce que pour les lombrics je ne suis pas sûre que tout le monde est au courant, c'est énorme). Et comme vous avez au moins une vague idée du cycle de l'eau et de la chaîne alimentaire (tout le monde se souvient d'avoir colorié les petits schémas, non ?), vous êtes au courant que tout est lié. Il suffit qu'un élément manque pour que toute la chaîne s'effondre. Ce sont des choses qu'on apprend avant d'entrer en sixième, et pas parmi les plus ennuyeuses. Malheureusement, on dirait qu'un certain nombre de gens perdent la mémoire en sortant de l'école... Il faudrait en renvoyer un bon paquet en primaire. Les enfants ne savent pas tout mais toujours bien assez pour être informés de ce qui les attend.

J'ai donc décidé de m'y coller. Et là, maintenant, figurez-vous que j'ai envie de laisser tomber, de ramasser mes papiers et de rentrer chez moi... Tout cela me rend affreusement nerveuse. Qui a envie d'annoncer des choses déplaisantes à ses amis ? Personne, croyez-moi.

Bon... Je vais vous le chuchoter, ce sera plus facile. Écoutez-moi : La Terre, la planète sur laquelle, dans laquelle et avec laquelle nous vivons, n'en peut plus. Elle a quelque chose comme une très grosse fièvre. Le système vivant qu'elle abrite peut en mourir. Les poissons, les chiens, les hommes. Et nous.

Ça vous fait peur ? Normal. À moi aussi. Personne n'a envie de faire les frais d'une extinction personnelle des dinosaures. Je me demande d'ailleurs comment tous les gens autour de moi ne sont pas paralysés de trouille. Je les vois parler d'autre chose, à la télé, dans les journaux, se réjouir de la découverte d'un gisement de gaz en Algérie, d'un forage de pétrole en Alaska, de la croissance économique... Qu'est-ce qu'ils ont dans la tête ? Ils sont marteaux, ou quoi? Je n'ai pas honte d'avouer qu'il m'arrive d'avoir envie de pleurer d'énervement. D'accord d'accord, je ne vais pas le faire, il me reste un peu d'honneur. Je vais me contenter de fondre en larmes en dedans. Vous pouvez le faire aussi. Je nous donne trois secondes.

Je vous ferai remarquer que la plupart des adultes auxquels vous poserez des questions ne seront pas plus brillants que moi. Les parents, les professeurs, essayez de leur poser des questions sur le climat. Pour voir. Je serais bien étonnée qu'ils n'essaient pas de changer de sujet de conversation.

Il y en aura sûrement pour vous dire que le mieux, c'est encore de ne pas y penser. Erreur, grosse erreur. Ce sont les autruches qui se cachent la tête dans le sable pour échapper aux ennuis. Et tout ce qu'elles y gagnent, c'est au mieux un grand coup de pied dans le derrière.

Je ne pense pas que les ministres de l'Éducation nationale des pays du monde aient mis partout la question du climat dans leurs programmes. C'est dommage. La connaissance du climat offre des ressemblances avec celle de la chaîne alimentaire ou le cycle de la pluie : tout y est lié. On peut l'étudier par l'histoire, la géographie, les maths, la physique, la chimie, l'économie, les SVT, les technologies, la philosophie, tous les arts de la mécanique, du bâtiment et même de la cuisine, et aussi par les langues que nous parlons et qui nous permettent de nous comprendre et de réfléchir ensemble. J'ajoute que le climat est super moral, laïque et citoyen. À quoi pensent les ministres des États, on se le demande.

Je vous préviens : il va y avoir deux moments dans ce que je vais dire maintenant.
Un moment extrêmement désagréable, qui sera suivi par un moment particulièrement exaltant. Ceux qui redoutent le premier peuvent se boucher les oreilles. On leur fera un signe quand ils pourront ôter les mains. Vous êtes prêts ?

J'y vais. Il faut que vous sachiez que les dix ans qui viennent ont été appelés la « décennie zéro ». Pourquoi la décennie zéro ? Parce que si dans dix ans les hommes n'ont pas réussi à stopper l'augmentation de la température, c'est fichu. Fichu pour la Terre que nous connaissons, la petite planète bleue, pour ses espèces végétales et animales, pour le règne des mammifères, et bien sûr parmi eux, pour les humains.

Dix ans, ça vous paraît beaucoup ? C'est beaucoup pour un jeune humain. Pour un vieux, ce n'est rien du tout, un clin d'Å“il. Par ailleurs, je vous signale que si les mêmes hommes n'arrivent pas à limiter la hausse de la température à deux degrés dans les deux ans qui viennent (alors ça, deux ans, ça vous paraît tout de suite moins, hein ?), il y a de fortes chances que les choses leur échappent. Qu'est-ce que ça veut dire, que les choses leur échappent ? Ça veut dire : bienvenue les catastrophes. Genre les glaces disparaissent, les océans débordent, les tempêtes sont de plus en plus violentes, les pays chauds deviennent des déserts brûlés, les pays plus froids sont noyés sous la pluie, la mer devient acide, les espèces marines disparaissent, les forêts sèchent sur pied, les races animales s'éteignent... Et les hommes ? D'abord, ils essaient de trouver des refuges pour échapper à la famine, aux inondations et aux cataclysmes. Un peu comme aujourd'hui mais en pire.

Ensuite, c'est la grande panique, les émeutes, la violence et la guerre. Et à la fin de toute façon, quand les océans ont monté de six mètres, l'affaire est réglée. Bye bye les hommes !

J'aimerais bien exagérer. Mais je suis obligée de vous dire que tous les gens sérieux qui étudient le climat, la forêt, la mer, les espèces animales sont d'accord sur le scénario du film. Deux ans à regarder ailleurs, dix ans à se tourner les pouces, et c'est la grosse vague qui bouffe tout. Fin des amis, des chiens et des pique-niques au bord de la rivière. Fin de nous, nous les arbres et les bêtes. Et personne pour nous regretter. La prochaine ère sera peut-être celle des cafards. Ils ont l'air de résister à la radioactivité de nos centrales nucléaires, eux. Et puis qui d'entre nous regrette vraiment les dinosaures ?

Bon, avant qu'on dise aux émotifs de se déboucher les oreilles, il faut peut-être que je vous explique en deux mots pourquoi elle monte, cette température. Ce n'est pas la faute de la Terre, ce n'est pas la faute à pas de chance. C'est la faute des hommes. Ils considèrent leur planète comme un frigo géant où il n'y a qu'à se servir, puis comme une poubelle géante où jeter leurs saletés. Tant qu'il n'y avait pas grand monde sur la planète, et que les outils étaient plutôt rustiques, genre un marteau en pierre et une petite forge à soufflets, ce n'était pas la fin du monde. Le problème c'est qu'en assez peu de temps nous sommes devenus nombreux, très nombreux, très très nombreux, et ce n'est pas fini. Et que dans le même temps, nous avons inventé des machines fort pratiques qui fonctionnent en brûlant du charbon, du pétrole et du gaz. Toutes ces machines, les avions, les bagnoles, les centrales, les usines de toutes sortes, et même l'agriculture aux engrais chimiques, ont vomi des tonnes de gaz dans notre petite couche d'air. Année après année, tous ces gaz ont fabriqué une sorte de loupe.

Vous avez déjà essayé de faire passer des rayons de soleil à travers une loupe ? La chaleur se concentre et ça brûle. Faites gaffe si vous essayez, n'allez pas flanquer le feu aux broussailles. Eh bien, ça vous explique ce qui est en train de se passer.

Depuis plus de deux cents ans que les hommes sortent le charbon et le pétrole de la terre, et le brûlent, les gaz se sont accumulés. Résultat, c'est la loupe. La température a déjà augmenté de presque deux degrés.

Les glaciers des montagnes ont commencé à fondre, les banquises du pôle Nord aussi, l'eau des océans est en train de monter. Les premières populations inondées ont commencé à bouger.

Il y en a peut-être qui se disent : tout ça pour deux minables degrés? Seulement deux? Mais c'est énorme, deux degrés ! Passez de quarante à quarante-deux degrés de température et vous allez voir la tête de vos parents. Un organisme vivant ne peut pas changer de température comme cela. Tout se détraque à l'intérieur.

D'ailleurs, c'est exactement ce qui se passe. Les chaînes et les cycles sont en train de se briser. Les forêts et les mers, le corail, les glaciers, et les abeilles, et les grenouilles, et les pluies, l'alerte clignote de partout.

Et les hommes, ils ne voient rien, les hommes? Même pas fichus de se rendre compte que la maison brûle ? Ils ont la tête dans le sable ou quoi ?

Sincèrement, les premières alertes datent d'il y a cinquante ans. Je m'en souviens bien, j'étais là. Quelques personnes, des savants comme des paysans, ont commencé à sonner la cloche : attention les gars, visiblement on fonce tout droit dans le mur. Et que s'est-il passé à votre avis ? Rien ? Oh non, pas rien ! Il s'est passé pire. Non seulement on a continué à chercher du charbon, du pétrole et du gaz, et on en a trouvé, mais on a inventé des moyens géniaux pour en extraire encore plus, avec des machines encore plus dangereuses, des rejets encore plus polluants, et des effets encore plus empoisonnants. Gaz de schistes, sables bitumeux, pétrole et gaz toujours plus abondants et moins chers ! Super ! Vas-y l'avion à deux euros, les bagnoles et les bus plutôt que le train, les gros tracteurs dans les fermes géantes... Vas-y la croissance et vive l'économie qui va bien. La Terre, on verra demain. Résultat : jamais la température n'a augmenté aussi vite que ces dix dernières années.

Alors je crois que oui, pour une bonne partie d'entre eux, les hommes ont la tête dans le sable. Plantée profond profond. À cette profondeur, ils doivent voir le magma. Ils rêvassent qu'ils ont des problèmes économiques vraiment urgents à régler d'abord, ou que cette chaleur, ne vous montez pas la tête, ce n'est pas si grave pour finir, ou qu'ils trouveront toujours une petite baraque au fond des bois pour se cacher le jour où tout va péter, ou même qu'ils iront s'installer sur Mars (comme si quelqu'un de sensé pouvait avoir envie d'aller habiter une planète déjà complètement pourrie).

Ou alors, ils gagnent des quantités d'argent tellement écÅ“urantes avec tout ce trafic qu'ils n'ont aucune envie que ça change. Vous savez que la fortune des quatre-vingt-cinq personnes les plus riches du monde est égale à celle des trois milliards et demi de personnes les plus pauvres ? Comment voulez-vous qu'on puisse régler raisonnablement les problèmes dans un monde organisé d'une façon aussi absurde ?

Et justement, c'est là que j'arrive à la deuxième partie, la partie exaltante. Les angoissés peuvent enlever les mains de leurs oreilles. J'ai la joie de vous informer qu'il est encore possible, très possible, de limiter l'augmentation de la température, et puis de la faire diminuer. Bon sang, nous avons inventé tous les outils nécessaires pour obtenir de l'énergie sans rejeter de gaz à effet de serre, grâce au soleil, au vent, aux mouvements des marées, et à la biomasse (là, pour l'explication, j'en ai marre, vous demanderez à vos professeurs).

Partout dans le monde, des paysans ont mis au point des méthodes efficaces pour cultiver la terre sans y verser toute la boîte du petit chimiste. Il ne dépend que de nous, les humains, de garder les énergies fossiles là où elles sont, dans le sol, et de nous nourrir, de nous chauffer, de nous éclairer, de nous déplacer sans elles. Ce qui prouve au moins que si les hommes sont assez malins pour ruiner la baraque en si peu de temps, ils le sont aussi pour réparer les dégâts. Et la bonne nouvelle sur la bonne nouvelle est qu'il faudra pour cela un grand nombre de spécialistes dans tout un tas de domaines. Ne laissez plus jamais personne dire qu'il n'y a pas de travail pour tout
le monde. S'il y a des gens au chômage et dans la misère, c'est parce que nous sommes organisés pour cela (enfin, le monde de vos aînés est organisé pour cela). Il est toujours possible de faire pire. Mais nous avons tellement les moyens de faire mieux... J'adorerais vous bassiner pendant des heures avec tout le possible, plutôt qu'avec tout le gâché, mais heureusement pour vous je n'ai pas la journée devant moi. Vous irez chercher par vous-même, vous avez bien une carte de bibliothèque, ou vous savez au moins vous servir d'un clavier.

Cette histoire de climat, voilà où je voulais en venir, est en vérité la bonne occasion de changer de monde. Le vieux modèle est périmé. Il est trop injuste, trop violent, trop mensonger. Et en plus, il bousille tout. Il faut reconnaître, c'est vrai, qu'il a eu ses bons côtés. Il a produit les connaissances nécessaires pour le transformer. On aurait même envie de lui dire merci. Mais il a fait son temps. On va reconstruire la cabane. C'est pas formidable, ça ?

Il reste juste à convaincre plus de sept milliards de copains qu'ils ont intérêt à se retrousser les manches... Et à empêcher les profiteurs de continuer à s'en mettre plein les poches. Parce que vous imaginez bien que ça ne va pas se passer comme ça. Le type qui gagne cent mille euros par jour à extraire du pétrole n'a pas forcément envie de revenir à sa petite ferme en vélo pour planter des panneaux solaires sur son toit. Celui-là sera difficile à persuader. Mais n'imaginez pas pour autant qu'il faudra lui couper la tête. La violence ne sert qu'à une chose : à fabriquer de la violence. C'est une fausse solution.

Une trop grande partie du monde en souffre affreusement aujourd'hui. Il existe d'autres manières de faire, et qui ont fait leurs preuves. Je vous donne des exemples: Gandhi, Rosa Parks, Martin Luther King, la libération des femmes, l'égalité des droits des personnes homosexuelles et hétérosexuelles. La violence est empoisonnée, elle appartient à l'ancien monde.

On va le faire, oui, on va le faire tous ensemble, certains d'entre nous, des gens de toutes sortes, ont déjà commencé, en Inde, en Chine, dans les deux Amériques, en Europe. Il ne faut pas trop compter sur les personnalités politiques (visiblement, elles ne sont pas très qualifiées pour changer quoi que ce soit), ni sur les grands capitaines d'industrie (à un moment, ils gagnent trop d'argent pour penser normalement). Plus généralement, il est temps d'arrêter de faire confiance aux chefs.
Il est temps de compter sur nous, un plus un plus un et jusqu'à sept milliards. Ça commence par un...

Il faudrait être fou, dans ce « un plus un », pour se passer des enfants, de la volonté, de l'intelligence et du courage des enfants. Je pense souvent à Iqbal Mahsi, à Malala Yousafzai, du Pakistan tous les deux, ou à Kelvin Doe, de la Sierra Leone. À la personne que serait devenue Iqbal s'il n'avait pas été tué à douze ans, à celles que deviennent et que deviendront Malala l'étudiante, et Kevin l'inventeur. Au pouvoir réel qu'ont les enfants sur le monde. Chaque enfant, un par un, et son pouvoir créateur.

Je me dis que tout ce que j'ai raconté jusqu'ici, en fin de compte, vous le savez. Vous le savez par les livres que vous lisez, les films que vous regardez, les jeux auxquels vous jouez. Princesse Mononoké, Batman, Hunger Games, Les Royaumes du Nord, mais aussi Alice, Peter Pan ou Matilda, sont des outils très utiles pour comprendre ce qui est en train de se passer, et savoir qu'il est possible d'y résister. Je vous ferai remarquer que ces films et ces livres ont été créés par des adultes, ce qui signifie que vous avez de solides alliés de l'autre côté de la frontière de l'âge. Des gens qui savent qu'il faut se méfier comme la peste du Chapelier fou, de la reine Rouge, du capitaine Crochet et du conseil d'Oblation. Des gens qui sont au courant que le monde est fragile, dangereux, et que tous les parents ne sont pas des amis. Des gens capables enfin de prétendre qu'une gamine avec une boussole, une jeune fille avec un arc, une princesse avec un loup, peut sauver l'avenir.

Ne vous laissez pas avoir par les petits arrangements qu'il faudrait consentir pour entrer dans l'âge adulte : arrête de rêver, trouve un emploi, prends un crédit, cherche un loisir, ne cherche pas à comprendre, laisse faire ceux qui savent, sois raisonnable. Apprenez à réfléchir. Apprenez à désobéir. Apprenez à inventer des cabanes. Donnez-vous du mal pour cela. Et rappelez-vous que pour arriver à ce pique-nique au bord de la rivière, il nous faudra d'abord sauver les amis, le chien, la rivière et même les pommes de terre. Mais alors, alors, quel bonheur ce sera de nous retrouver entre amis sur la Terre. Quelle bonne vie nous ferons.

Texte publié dans le recueil « Du souffle dans les mots - 30 écrivains s’engagent
pour le climat » Ed Arthaud, novembre 2015
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06sergio de Nice

#2
06sergio de Nice , 10 Mai 2016 à 23:30
Ceux qui ont toujours un esprit gamin peuvent lire, c'est intéressant

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