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6 messages

Histoires de mollusques sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle

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Inaniel de Bordeaux

#1
Inaniel de Bordeaux , 18 Déc 2014 à 11:13
Saint-Jacques de Compostelle...

On en parle beaucoup depuis quelques années.
"Le champ d'étoiles" fait vraiment causer de lui, d'elle plutôt, puisqu'il s'agit d'une ville.

"Campus Stellae (le champ de l'étoile) est une des étymologies proposées pour la ville de Compostelle, vraisemblablement depuis le XIXe siècle, en référence à la légende qui veut que la sépulture de saint Jacques en Galice ait été retrouvée grâce à une étoile brillant avec insistance au-dessus d'un champ, dans lequel on a effectivement retrouvé le tombeau."

Autant vous le dire, je suis athée jusqu'au plus profond de la dernière molécule composant le moindre de mes os, et ne parlons pas de ma cervelle.
Jésus qui marche sur l'eau, qui transforme l'eau en pain et qui multiplie les petits pains est affaire à mon sens de crédulité digne d'enfants de la maternelle.

La foi religieuse de ceux qui croient en Dieu, elle, doit être respectée, comme l'absence de ma foi religieuse à moi, si le prosélytisme est absent des relations quotidiennes.

Pourtant, toute épopée, toute quête s'étalant sur des siècles mérite que l'on s'y attarde, que l'on essaie de comprendre, que l'on y admire inlassablement la trame humaine qui l'a composée, jour après jour.

Saint-Jacques de Compostelle n'est pas intéressante en soi, les chemins qui y mènent, si.
C'est bien là que résident les joies et les peines de celles et ceux qui le parcourent.

J'ai appris plein de choses en lisant tout ce que je pouvais découvrir sur Internet.

D'abord que ce pèlerinage n'est pas si vieux que cela, en fait :
"Mais c'est seulement après la prise de Grenade en 1492, sous le règne de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle la Catholique, que le pape Alexandre VI déclare officiellement Saint-Jacques-de-Compostelle lieu d'un des « trois grands pèlerinages de la Chrétienté », avec ceux de Jérusalem et de Rome."

Que la coquille avait bien sûr une signification précise, et qu'en plus, elles servaient de genouillères :
"Les pèlerins avaient pour coutume de rapporter comme témoignage de leur voyage des coquilles de pectens, qu'ils fixaient à leur manteau ou à leur chapeau, d'où le nom de coquilles Saint-Jacques donné par la suite à ces mollusques.
La coquille Saint-Jacques était le signe à l'issue du voyage que c'était un homme nouveau qui rentrait au pays. Elle deviendra l'un des attributs reconnaissables du pèlerin, avec le bourdon, la besace et le chapeau à larges bords. La coquille fut parfois gravée dans la pierre sur les frontons ou les chapiteaux des églises.

Elle est le plus souvent un ornement architectural sans lien avec Compostelle. Au tout début de son histoire, la coquille Saint-Jacques n’a jamais été une preuve de l’arrivée à Compostelle...

En effet, au tout début du moyen-âge, les pèlerins étaient de pauvres gens et partaient sans vêtement de rechange. Le retour était très ardu car les pénitences infligées à ces miséreux par les prélats de Saint-Jacques, consistaient à effectuer sur ce chemin du retour plusieurs fois par jour quelques centaines de mètres sur les genoux. Inutile de préciser que les culottes se trouaient rapidement.
Une idée vint à un illustre inconnu d’utiliser les coquilles vides comme genouillères, ces coquilles étaient percées de chaque coté de 2 trous et maintenues par des cordelettes. Mais la dureté même de la coquille était plus douloureuse pour les genoux que la terre. Cette pratique dura quelques dizaines d’années et l’on remplaça la coquille par des genouillères de cuir. C’est à partir de cette époque que la coquille perdit de son utilité pour un rôle plus symbolique, celui de preuve d'avoir été au bout de son chemin. Au fil du temps les carnets de route faisant leur apparition, ils ne laissèrent à la coquille qu'un rôle décoratif, mais ô combien prestigieux !"



J'ai appris encore que bandits et voleurs de grands chemins avaient trouvé là des chemins où largement se servir, justement :
"Lors de l’âge d’or des pèlerinages à Compostelle, une foule de dizaines (peut-être de centaines) de milliers de croyants empruntent le Chemin chaque année : à cheval pour les plus fortunés, à pied pour les plus pauvres, aidés par le bâton –utilisé comme appui et parfois comme arme contre les bandits- et la calebasse pour transporter l’eau. Ces deux éléments sont devenus les symboles du pèlerin, comme la coquille que les marcheurs porteront avec fierté à leur retour comme preuve de leur périple...

Bien sûr, il n’y a pas que des hommes et des femmes pieux sur les chemins : la foule attire également des faux pèlerins que vivent de la charité d’hospice en hospice, des voleurs et des opportunistes ; jeu et prostitution sont aussi présents... Avec le temps, certaines peines de prison peuvent être abolies en réalisant le pèlerinage. A l’inverse, si on est riche, on peut aussi payer quelqu’un pour faire le Chemin à sa place… et on obtient les indulgences qui vont avec !"


Prostitution, jeu. Eh ben.

Au cours des siècles, avec le développement du commerce, la foi qui anime les jacquets s’émousse. Des perspectives de lucre ou de brigandage rassemblent des faux pèlerins. Sous l'habit du pèlerin se cachaient ainsi bon nombre de vagabonds, de criminels recherchés, filous de toutes sortes, dont la coquille portée au collet était l'emblème.
En Espagne, la confusion se fit rapidement entre détrousseur, mendiant et Français ; les surnoms péjoratifs de franchotes ou franchutes désignaient soit un chemineau, soit un pèlerin, quelle que fût son origine. Les galloferos, gueux, oiseux et fainéants qui se pressaient aux portes des couvents à l'heure de la soupe populaire, s'appelaient ainsi parce que, disait-on, ils étaient pour la plupart des Français - Gallos, Gallus -, en route vers Saint-Jacques.



Bon, mais ils allaient pas tout nus, ces braves gens tout de même ?
...Quant au costume du pèlerin il est avant tout fonctionnel. Au Moyen Âge, les saints marcheurs sont généralement représentés vêtus de la cotte, tunique pourvue de manches, toujours longue pour les femmes, mais pouvant s'arrêter aux genoux pour les hommes, et du surcot, vêtement plus ample, en général plus court, d'étoffe plus grossière, sans manches et fendu sur les côtés ; le chaperon, capuchon prolongé d'un collet recouvrant les épaules, et un chapeau, d'abord de forme conique, puis à bord rabattu, complètent la tenue.

Au XVe siècle, la pèlerine, vaste cape enveloppant le marcheur jusqu'aux chevilles, remplace peu à peu le surcot; l'emploi du chapeau rond, à large bord rabattu par-devant, se généralise ; le collet du chaperon s'allonge puis devient, au XVIe siècle, une pièce de vêtement autonome, appelée mantelet, couvrant les épaules, il est parfois en cuir et constitue l'élément le plus caractéristique de la tenue du pèlerin, au point de figurer parmi les attributs du pèlerinage.


Je me suis même demandé ce qu'ils chantaient les pèlerins et j'ai trouvé ça sur Youtube >

https://www.youtube.com/watch?v=6Qor_u7UqaA
Ça envoie bien du pâté, mais il faut imaginer ça à six heures du mat', sans petit déjeuner, sans les instruments et dans le froid brouillardeux, alors, moi, je vous le dis tout net, c'est non.


J'arrête là.
Je me dis que ce cheminement avec soi-même ou avec quelques autres de rencontre doit apporter de grandes choses, que l'on aille au bout de la piste ou pas.
Que l'on y colle des machins religieux ou pas.

Respect.

Qui l'a fait ?

BEAUTE44 de Nantes

#2
BEAUTE44 de Nantes , 18 Déc 2014 à 12:49
Le Mont Saint Michel est toujours aussi magnifique à contempler et la musique celtique j' adore merci pour ces bons moments que tu nous apportes Daniel !
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mapetiteballe de Liege

#3
mapetiteballe de Liege , 18 Déc 2014 à 13:00
@ Daniel


"Ça envoie bien du pâté, mais il faut imaginer ça à six heures du mat', sans petit déjeuner, sans les instruments et dans le froid brouillardeux,..."


Tu as raison, çà envoie du pâté!
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Pheel de Grenoble

#4
Pheel de Grenoble , 18 Déc 2014 à 22:32
"Le saucisson, c'est sexuel, pas le pâté !" Jean Carmet - Brèves de comptoir
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mapetiteballe de Liege

#5
mapetiteballe de Liege , 18 Déc 2014 à 22:38
@Pheel

belle conclusion pour terminer la journée... m'en vais dormir en méditant là-dessus tiens!

Répète après moi "le saucisson, c'est sexuel, pas le pâté"

Muriel de Bordeaux

#6
Muriel de Bordeaux , 18 Déc 2014 à 22:54
Merci Daniel!
J'ai adoré lire tout ça et notamment l'origine de ce nom donné à cette si fameuse coquille!
j'aime beaucoup en apprendre sur toutes ces histoires religieuses tout en étant non croyante également!
Mais quel plaisir de pouvoir "partager" sans effectivement devoir subir toutes formes de prosélytisme...

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